ARIEL • • Je me ferai un plaisir de vous faire siéger aux Enfers

Je suis un agent du chaos, un simple objet aux mains d'une puissance supérieure qui pousse ces créatures infâmes à faire rougeoyer les flammes de l'Enfer à laquelle j'espère les voir brûler éternellement. Je vois ces hommes, ces femmes, consumer leur vie dans le péché et le vice. J'interviens pour y amener ce merveilleux petit grain de sel qu'est la discorde. J'en suis la maîtresse, l'amante comme celle qui la domine. J'en suis si profondément attachée qu'elle me suit, me poursuit, et m'enlace avec violence. Je suis la marionnette du Mal, confidente de la véhémence, heureuse élue au siège de la mésentente. Causer des dégâts dans un monde qui s'enflamme de lui même est un acte on ne peut plus jouissif. Les voir, être de chair et de sang, plonger de plein gré, près à enlacer la damnation pour l'éternité, je me fais un devoir de les y noyer plus rapidement, créant émoi et injustices. J'envisage en souriant chaque opportunité qui m'est donnée de nourrir les flammes gourmandes des Enfers de ces être faibles de corps et d'esprit. Là est le plaisir d'être moi, de semer la zizanie là où je passe. Provoquer la jalousie et l'envie, qui se termine plus souvent qu'autrement en bains de sang et de suie. Je suis un accélérateur d'apocalypse, et putain, qu'est-ce que c'est le pied!

Il n'y a pas plus sombre que mon âme. Plus noir de suie que ce reste de cendre où siégeait peut être un jour ce qui a été mon coeur. J'ai inspiré aux hommes leurs odes aux péchés, j'en suis à traduire les Péchés Capitaux comme ma Bible. Je n'ai pas à avoir honte d'avoir jalousée, ni même d'avoir tué. Si j'ai une chose à laquelle le Diable lui même n'a pas accès, c'est ma conscience. Heureusement, elle n'est pas lourde et ne se compose pas d'un millier de remords et de regrets. Un seul continue de me hanter, et c'est le viol de ma soeur cadette par celui qui fut un jour mon mari. J'ai juré que je tuerais, mutilerais, détruirais tout homme ayant la nonchalence de faire mal aux innocentes, aux fillettes dans la fleur de l'âge qui aspire au rythme des tambours et du pain frais. J'en troublerai la vision pour leur faire verser des larmes de sang. Je n'ai aucune pitié envers la gente masculine, et je me sers d'elle comme d'un jouet vulgaire et obscène qui me voue un culte certain et qui me permet une partie de jambe en l'air violente, passionnée et dépourvue de tendresse. Je n'éprouverai jamais rien d'autre qu'une virulente servitude et haine à l'égard des hommes, et je vouerai mon Éternité à leur faire payer l'erreur d'un d'entre eux.