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 she's damned. - morana dido vanseult.

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Morana Dido Vanseult
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Morana Dido Vanseult


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MessageSujet: Re: she's damned. - morana dido vanseult.   she's damned. - morana dido vanseult. EmptyVen 19 Juin - 19:02

MISE EN SITUATION


        ANDREA - Je peux savoir ce que tu fous, là ? Luke ? Luke ! Où tu vas ?

      L'homme poussa brutalement sa femme, qui manqua de trébucher en arrière. La moitié de son verre venait de se déverser sur ses vêtements, et pourtant elle repartait à la charge, l'agrippant par la manche. Il se retourna, son coude butant contre sa mâchoire au passage, et le coup partit.

        LUKE - Réfléchis un peu, Andrea, ne fais pas l'idiote. On ne peut pas vivre à trois avec ce salaire misérable. C'était une erreur, de la garder. Nous avons passé les huit pires années de notre vie, à trimer, à chercher à s'en sortir. Mais il faut être lucide : il n'y a pas d'échappatoire. Nous sommes en enfer. Et moi, je me tire de là.

      Andrea posa sur lui son regard humide, alors que sa main était toujours contre sa joue endolorie. Luke ouvrit la porte, jeta un dernier coup d'oeil à l'appartement miteux, étroit et sens dessus dessous. Ses yeux finirent par se poser sur la gamine, dans l'entrebaillure de la porte de sa chambre, qui le fixait en silence, le visage impassible. Elle s'en sortirait sans lui, il en était sûr. Mais lui ne parviendrait pas à s'en sortir avec elle.


      Les larmes lui montaient aux yeux, à chaque fois qu'elle repensait à cet instant. Celui où il avait franchi le seuil de la porte, sans un mot de plus, la reniant, elle et son existence, la plaçant comme un fardeau et non tel un cadeau - ce que faisaient la plupart des parents, dans ces belles familles qu'on présentait sur les téléviseurs. Il n'avait plus jamais donné signe de vie. Aujourd'hui, il était peut-être mort. Et la haine se mêlait à la tristesse, et l'emportait. Elle resserra le fin gilet qu'elle avait enfilé contre son corps, continuant de marcher dans les rues de L.A. Derrière elle, le moteur de sa bécane résonnait encore, la réconfortant, lui donnant la force d'avancer. Ca n'avait pas vraiment changé. Tout était à peu près semblable, il fallait dire que ça ne faisait que deux ans qu'elle avait quitté la ville mal nommée. Ca lui semblait faire une éternité.

        CAMERON - Hey Morana ! Tu pourrais dire à ta mère de m'appeler ? Je lui payerai le double de la passe. Faut dire qu'elle est bien gaulée, ta daronne, on voit de qui tu tiens.
        MORANA - Tu peux répéter ça, Cameron ?

      Son visage s'était fermé, elle s'était rapprochée du garçon qui la défiait du regard, un sourire au coin des lèvres.

        CAMERON - Allez, c'est bon, on sait tous que ta mère est une pute, à qui t'essayes de mentir au juste ?
        JASON - Viens Mo, on laisse tomber. Allez, lâche l'affaire, on dégage.
        CAMERON - T'es quoi au juste Jason, son ange gardien ?
        JASON - Et mon poing dans ta gueule, ça ferait toujours de moi un ange ?

      Elle avait fait glisser la lame, de sa poche jusqu'à sa main. Celle-ci avait brillé dans la pénombre, la nuit était en train de tomber alors, et la lumière du réverbère s'était sinistrement reflétée sur le métal.

        CAMERON - Allez Mo, range ça, comme si t'allais t'en servir. T'es qu'une fille, t'as pas les couilles. Dites, vous faites des forfaits familiaux, peut-être ? Parce que tu me branches encore plus qu'elle, je crois, surtout avec ce couteau entre les doigts...

      Il avait passé sa langue sur sa lèvre supérieure, et elle l'avait planté, là, en plein milieu de la ruelle. Elle avait tout juste eu le temps de retirer la lame, et de voir le sang maculer le t-shirt sombre, masse répugnante à peine visible, que Jason la tirait déjà par la manche.

        JASON - COURS ! Cours, Morana, viens on se tire !


      Morana se rapprocha du réverbère, sa main glissa autour du poteau. Elle se souvenait de la violence de ces instants, qui se succédaient, de son horreur et de son dégoût envers elle-même. Le visage de s amère détruite par l'alcool, les hommes qui leur rendaient des visites surprises tard dans la nuit. Elle ne comprenait pas comment elle avait pu choisir ce moyen de survie. Morana avait fini par se faire silencieuse, sa répugnance lui coupant la langue, et bientôt Andrea l'avait rejointe dans son mutisme, abandonnant ses efforts vains. Elle chassa le silence pesant de ces instants de son esprit, qui s'y était reproduit avec une réalité alarmante, et se laissa glisser sur le sol. Cameron s'en était sorti et avait gardé le silence. Par la suite, il l'avait même traité avec respect. C'était comme ça qu'on traitait les affaires, ici : les plus forts l'emportaient sur les plus faibles, et ceux de qui on s'était joué n'avait qu'à s'écraser : ils n'avaient pas eu la jugeotte de l'éviter. Morana ne s'était pas exxcusée, alors, bien que cette envie ne la quitta pas : au fond, elle n'était pas si insensible que ce que l'on croyait.

      La pluie recouvrait la cité assombrie par la nuit, et venait tambouriner avec violence contre les fenêtres. La main de l'adolescente était posée contre la vitre gelée. Derrière elle, la pièce constituait un bric-à-bras désordonné, c'était à peine si on pouvait mettre un pied devant l'autre. Sa mère était sortie, emportant avec elle ce sentiment d'oppression qui pesait de façon permanente sur ses épaules, pour ne laisser derrière elle que ces lourds effluves de parfum chargé de divers arômes, qui flottaient autour d'elle sans parvenir à se mêler, et elle sentait la nausée arriver. Un éclair sillonna la nuit, et un sourire naquit sur ses lèvres. Une seconde plus tard, la porte s'ouvrait brusquement, la tirant de sa rêverie dans un sursaut. C'était un véritable moulin, ici.

        TISHA - Morana, on vient d'avoir une idée for-mi-dable.
        MORANA - Qu'est-ce que vous foutez là, les filles ?
        VANESSA - Hou, t'es défoncée toi.
        MORANA - Peut-être bien.
        VANESSA - Raide défoncée.
        MORANA - Ta gueule.
        TISHA - Ok, alors, qu'est-ce que tu dirais d'une petite virée ?
        MORANA - Qu'est-ce que tu racontes Tisha ?
        TISHA - On n'a rien à foutre ici, y a rien qui nous retient. On plie bagage, et on va faire notre vie loin de cette ville pourrie et des pluies d'acide qui s'abattent sur nous.

      Morana laissa son regard traîner sur le dehors. Les larmes de son être cognaient tout aussi fort, contre son coeur.

        MORANA - Et ton copain ?
        TISHA - J'en ai rien à branler, de cette enflure.
        MORANA - Qu'est-ce qu'y a, tu t'es encore disputée avec, c'est ça ? Dans trois jours il va te manquer poupée.
        TISHA - Non, là c'est fini-fini. Je ne veux plus entendre parler de ce connard.
        MORANA - Et toi Vaness", ça te branche ?
        VANESSA - Ben ouais, pourquoi pas. C'est toujours mieux que de m'ennuyer mortellement en regardant mon paternel cogner sur celle-qui-me-mit-au-monde.

      Une moue dubitative prit place sur son visage, et elle s'amusa à faire rouler ses yeux de l'une à l'autre.

        MORANA - Ok. C'est parti.


      Peut-être était-ce le parfum qui régnait dans le pièce, ou alors l'orage qui grondait au-dehors. Peut-être que c'était le sourire innocent de Vanessa, ou le haut adorable que Tisha portait ce jour-là.


      Et ils étaient montés dans cette caisse, Vanessa, Tisha et elle, ainsi que deux autres potes qui s'étaient laissés tenter par cette idée saugrenue : Jensen et Jake. Jensen était de ces garçons vifs d'esprit, mais qui ne pouvaient s'empêcher d'enchainer les conneries. Il se foutait toujours dans des merdes incroyables, et les menèrent d'ailleurs dans de bien belles galères. C'était comme si la poisse lui collait à la peau, comme s'il avait la gueule pour ça, vous voyez ? Mais il était drôle, enthousiasmant, savait exactement comment vous mettre de bonne humeur. C'était presque physique, limite vous n'aviez qu'à le regarder. Jake, lui, c'était un Black réservé, sérieux, studieux. Il avait plaqué ses études pour monter dans cette caisse, ses études sacrément bien parties. Morana avait tout d'abord refusé de le laisser rentrer là-dedans, si l'un d'entre eux avait une raison de ne pas partir, c'était bien lui. Mais il avait protesté que de toute manière, avec sa gueule de grillé, on ne l'accepterait jamais dans aucune bonne université, encore moins s'il vivait au plein milieu de cette poubelle de cité, et Mo avait juste fini par grommeler qu'elle n'approuvait pas sa décision, parce qu'il n'avait pas tout à fait tort. Plusieurs fois d'ailleurs, ils s'étaient fait recaler de boites ou de bars parce que Tisha et lui étaient noirs. Ca avait toujours dégénérés. Une fois, ils avaient même terminé chez les keufs. Quand ils y repensaient, ils en riaient. Jake, elle l'aimait vraiment bien. C'était un chic type. Toujours avec une parole pleine de sagesse et tout pour dépanner. Ils étaient partis dans une voiture un peu comme celle qui se trouvait à deux pas d'elle en cet instant précis : le même modèle. Seulement, elle était jaune et non bleue, d'un jaune sale, un peu comme du lait caillé, ou du beurre fondu, ou quelque chose entre les deux. C'était la caisse du frère de Tisha, elle lui avait piqué les clés en lui laissant un mot sur la table, pour pas qu'il porte plainte, mais Morana, en le connaissant - elle était sortie avec mais ils avaient fini par rompre parce que Tish leur gueulait toujours après -, pouvait aisément deviner qu'il s'était foutu dans une rage folle. Tisha n'avait pas son permis. Quand ils étaient sur la route, à faire le tour des Etats-Unis, ils se relayaient, toutes les deux ou trois heures. Ils aimaient rouler de nuit.

      Personne ne semblait surmonter le départ de Vanessa. Elle avait rencontré l'amour de sa vie, dans un ranch miteux dans lequel elle avait travaillé le mois passé, un fermier qu'aucun membre du quatuor ne semblait pouvoir sacquer - semblait car Jake refusait de se prononcer à ce sujet, le défendant même parfois sans grande conviction quand les critiques fusaient. Après une longue discussion avec eux, dans le genre de ces réunions d'urgence qu'on organisait à la dernière minute, elle avait pris la décision de s'installer avec lui. Et elle était partie. Elle les avait laissé là, avec leurs rêves d'aventure et leur soif de liberté. Ce n'était pas qu'elle leur était indispensable, qu'ils ne pouvaient se passer d'elle, c'était qu'après ces deux ans passés auprès d'elle, ils s'étaient habitués à ses répliques, à ses crises, à son odeur. Et leur disparition avait tout simplement quelque chose d'étrange. Ce genre d'étrangeté qui vous mettait mal à l'aise. Il n'y avait pas de réelle nostalgie, de déception, de tristesse, tout le monde était heureux pour elle - même si l'heureux élu était un vrai beauf en puissance, il fallait le dire clairement -, mais c'était juste... Bizarre.

      Une semaine plus tôt, ils se trouvaient encore au bord des paradisiaques plages brésiliennes, à prendre du bon temps, et aujourd'hui, ils étaient dans un village paumé au fin fond du Michigan, lugubre, triste à mourir. Elle attendait le lendemain avec une impatience non contenue. Tisa, Jake et Jensen jouaient au poker au motel, et elle, elle avait les jambes qui la démangeaient, véritable pîle électrique. Un bon grec était en cet instant son seul rêve, et elle en avait repéré un à deux pas, seul lieu de vie hormis ce bar crade qui se trouvait juste à côté - par vie on entendait cinq pecnos au nez rouge et en forme de patate, et aux dents jaunies par le tabac qu'ils mâchaient à longueur de journée.

      C'était ce moment qu'elle avait choisi pour débarquer. Elle semblait si saine, elle faisait si citadine dans son trench-coat beige. Elle se détachait du décor, et les regards méfiants des ivrognes se déposaient sur elle pour ne plus la quitter, tout comme à l'instant où Morana avait elle-même fait son entrée. Elle commanda un café sans s'approcher du bar, le barman lui répondant d'un coup d'oeil suspicieux - à croire que la classe était quelque chose d'inquiétant, chez eux -, et elle vint prendre place juste en face d'elle, provoquant les tortillements gênés de la brunette sur sa chaise.

        IVAH - Hmm. C'est en étant la proie de ce genre de regards qu'on reconsidère la raison de notre présence ici.
        MORANAQ - Et quelle est-elle ?
        IVAH - Toi.

      Mo demeura un instant pétrifiée, sans oser bouger.

        MORANA - T'es de la police ?


      La femme au trench-coat laissa alors échapper un rire cristallin, sa gorge légèrement dévoilée par le jet de sa chevelure en arrière.

        IVAH - Mon dieu, non.
        MORANA - Alors ?


      Ce soir-là, elle avait parcouru le village par trois fois, de long en large. Et elle avait fini par se tirer, sans repasser par le motel, n'ayant pas la force de faire ses adieux. Parfois, elle savait se montrer bien lâche. Arrivée à la ville la plus proche, elle avait claqué la moitié de sa thune restante dans une moto flambant neuve, véritable petit bijou qui l'accompagnait encore aujourd'hui. Elle avait toujours rêvé d'en avoir une, le permis moto déjà en poche, n'attendant plus que cet instant fatidique où elle tomberait sur la bécane de ses rêves en étant libre comme l'air. Ivah l'intimidait toujours autant. Pourtant, elle n'était pas du genre à se laisser intimider par qui que ce soit. Et L.A. , ce n'était définitivement plus chez elle, ce fît ce qu'elle se dit en faisant tourner le moteur. Elle ne savait plus si elle avait un chez elle.
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